Comme purent l’être les châteaux de Pouzauges et de Tiffauges, la première enceinte fortifiée du château des Essarts, fut érigé au XIIème, siècle sous l’égide de Geoffroy de Thouars. Il s’agissait de sécuriser le Duché aquitain qui par le mariage d’Aliénor avec Henri II de Plantagenêt appartenait à l’Angleterre. Pour ce faire, on fit appel à un ancien croisé, Pierre d’Apremont, qui apporta ses connaissances en matière de construction. Une première enceinte en pierre, fortifiée dotée de 4 tours Sarrazines voit alors le jour. Le logis seigneurial se situera au dessus de la toute nouvelle porte. Exclusivement piétonne de par sa taille et son accès (un pont désaxé en L permettra une meilleure sécurité du lieu).
L’origine du site
Si ce sont les Pictons les premiers habitants connus du site des Essarts, il faut savoir que les légions romaines établirent un camp provisoire sur le site de l’ancien château en -57 avant Jésus Christ. Idéalement placé, au milieu d’une forêt, à proximité d’un ruisseau et d’un marécage, les bases de ce camp furent ensuite reprises pour abriter la population contre les attaques Wisigoths. Bien vite chassés, ces derniers laissèrent leur place aux Francs qui lancèrent la construction du premier Castrum en bois placé sur la motte sacrificielle laissée par les Romains.
Le 10ème et 12ème siècle
Ce n’est qu’au 10ème siècle que l’on retrouve une trace écrite de la première baronnie sous le nom d’Exartis, qui tiré du latin signifiait « zone déboisée ». Le lieu est alors placé sous la juridiction des Vicomtes de Thouars, eux même vassaux du duché d’Aquitaine.
La première enceinte fortifiée du château des Essarts fut quant à elle érigée au XIIème siècle sous l’égide de Geoffroy de Thouars, comme purent l’être les châteaux de Pouzauges et de Tiffauges.
Le 14ème siècle
Il faudra ensuite attendre le XIVème siècle pour voir une réelle évolution dans la construction, la route commerciale menant au site changeant de place. La famille de Vivonne alors propriétaire du château fait détruire une partie des remparts pour la remplacer par un nouvel accès. La porte, pièce unique, sera alors un prototype de pont levis à flèche et à chaîne actionné en même temps que la herse. Sont également ajoutés quelques communs dans l’enceinte du château.
La Renaissance
Le changement majeur d’architecture n’arrivera quant à lui qu’au XVI ème siècle. Jean IV de Brosse, seigneur des Essarts et mari de la dernière maîtresse du Roi François Ier : Anne de Pisseleu, fera construire pour cette dernière une demeure Renaissance accolée au premier châtelet d’entrée du XIIème siècle. Mourant sans descendance, le couple transmis alors la bâtisse au frère de Jean IV, Sébastien qui la léguera à ses héritiers, dont le fameux duc de Mercoeur. Il semblerait que la place eut joué un rôle décisif lors de la signature de l’Edit de Nantes car elle aurait abrité Henri IV à la veille de cet important événement historique.
Cela marquera aussi le début d’une rocambolesque aventure, celle de Philippe Guillery, qui de soldat du duc de Mercoeur se verra devenir tour à tour, drapier, comédien puis brigand. Le Château des Essarts, bien connu de ce dernier né à Boulogne, commune alentour, fut aussi la cible de ses attaques. L’histoire se finit cependant en 1608 lorsque le sire fut arrêté et condamné à mort, au supplice de la roue.
Les Guerres de Vendée
Par la suite, vendu (en 1787), le château passa aux mains d’une nouvelle famille : les Lespinay, qui souhaitaient se mettre à l’abri, en cette période trouble d’avant Révolution. Mais bien vite chassés par les Guerres de Vendée qui débutaient, le site fut abandonné aux mains des locaux, et servit de prison, les Vendéens y enfermant les soldats républicains fait prisonniers lors des attaques.
Le général Turreau en ayant entendu parler envoya donc deux de ses colonnes infernales afin de libérer ses hommes. Ils en profitèrent pour brûler le château, qui perdit toit et planchers. Le lieu redevint alors propriété de la République.
Il faudra attendre 1798 que le calme revienne en Vendée pour que la veuve d’Alexis- Louis- Marie de Lespinay, prime acquéreur, rachète une seconde fois le château. Elle le léguera à son fils : Louis-Armand.
Un nouvel élan
Fortement impliqué en politique et notamment sur la commune des Essarts, ce dernier, décidera de s’installer durablement sur le site.
Ne pouvant résider dans les ruines trop endommagée, il prendra la décision de faire construire un second édifice.
Les travaux furent confiés en 1854 à Monsieur Vestier. Architecte de son état, ainsi qu’aux frères Bühler, pour la partie paysagère.
Les carrières de pierre s’étant vidées, ce fut donc l’ancien château qui servit de carrière d’approvisionnement. La construction s’acheva en 1857, et Louis-Armand vécu dans celle-ci jusqu’à sa mort.
Ce fut sa fille Cécile, qui hérita du château et le transmis à la famille de son mari, dont les descendants sont toujours les propriétaires.